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Sentir ta tête exploser
(sentir ta boîte crânienne sur le point d’éclater en morceaux)
sentir ta moelle épinière te remonter au cerveau à force d’être comprimée
sentir ton cerveau comme un fruit sec
se sentir sans cesse et inconsciemment et comme électriquement téléguidée
sentir qu’on te vole tes associations d’idées
Ulrike Meinhof, Lettre d’une détenue dans le couloir de la mort, 1972-1973
L’histoire
Une lampe torche s’allume. Un personnage, Nour, enfermé dans 4 m2 se livre à un étrange rituel.
L’ennui, la solitude, la faim l’emmènent petit à petit dans une lutte où déboule un rat usé à la gueule hallucinée qui ne pense qu’à une chose : LA BOUFFE ! Quand on a faim, on ne compte pas, on ne compte plus. Il va s’imposer comme un raz-de-marée de sensations que Nour va tenter de refouler, d’éviter pour pouvoir tenir encore.
Rester ou sortir ?
A travers ce projet nous avons voulu jouer avec les frontières entre humains et marionnettes, ombres et lumières, vides et pleins, pour parler de la Faim, dire l’Envie.
Dès 12 ans
Durée : 45 minutes
L’équipe de réalisation :
– Jeu : Marion Piro
– Écriture : Marion Piro, Fred Eldin
– Mise en scène : Marion Piro, Nezli Berhouni, Fred Eldin
– Costume : Lucie Lizen
– Création lumière : Odilon Leportier
– Création sonore : David De Nicola
– Complicité : Catherine Kremer et Jean-Claude Leportier (Compagnie Coatimundi)
Le projet
Rature ! est le fruit de trois années de réflexions menées par Marion Piro autour du thème de l’enfermement (prison, psychiatrie, camisole chimique, auto-enfermement, etc.). La question de la perturbation et de l’altération des sens (goûts, odorat, etc.) qui en découle fréquemment a particulièrement attiré son attention.
Sur ce chemin, une question revenait sans cesse, logiquement : « l’évasion », comme fantasme ou possibilité au-delà des limites du raisonnable.
La découverte de Motorman de David Ohle [auteur culte de la Beat generation dont seul cet ouvrage a été traduit en français] a bousculé Marion. Le livre décrit l’enfermement, via des menaces téléphoniques, d’un homme dans son propre appartement… et sa fuite sur fond de météo artificielle, de soleils multiples et de lunes mécaniques. Il était alors temps de franchir le pas, de passer au plateau.
Rencontres et discussions, complicités, ont rendu ce projet collectif et permis qu’il se concrétise.
Parmi les premières sources d’inspiration :
David Ohle, Motorman, (1972)
Knut Hamsun, La Faim (1890)
Jörg Steiner, Le Cas du détenu B (1962)
Ptiluc, Pacush Blues (1983-2010)
Terry Gilliam, Brazil (1985)
Alan Parker, Birdy (1984)
Parmi les ouvrages utilisés :
Collectif, Un peu de bon sens que diable! Notes sur l’enfermement sensoriel, s.d.
L’Envolée, Peines éliminatrices et isolement carcéral
Michel Foucault, Surveiller et punir, Gallimard, 1975
GIP, Intolérable, Verticales, 2013 [1971-1973]
TÉLÉCHARGEMENT
Dossier du spectacle
Samedi 9 avril / 20h : L’étuve – PONT D’HERAULT (30)
Lundi 9 mai / 20h30 : Festival Émergence – AVIGNON (84)
Samedi 4 juin / 19h : La Rétive – ALES (30)